L'impact de la guerre en Ukraine
Le poids du marché russe et ukrainien en Espagne
Les données du marché indiquent que, sur les 565 000 maisons vendues en 2021, seules 1 300 ont été achetées par des citoyens russes, soit seulement 0,23 % du marché total.
Sur les 61 000 maisons achetées par des clients étrangers sur la même période, les Russes ne représentent que 2,1 %.
Le poids des Ukrainiens est encore moindre, ils ont acheté 700 propriétés en 2021.
La démographie en Espagne des Ukrainiens et Russes
En 2022, 112 034 citoyens ukrainiens sont enregistrés comme résidents en Espagne, selon les données fournies par le site officiel d'enregistrement.
La majorité est principalement concentrée dans 5 communautés autonomes qui comptent le plus grand nombre de citoyens ukrainiens : Madrid (23 352), Catalogne (23 619), Valence (21 780), l'Andalousie (17 414) et Murcie (7 433).
Le nombre de Russes résidants en Espagne est beaucoup plus faible et représente presque la moitié de celui des Ukrainiens. Plus précisément, 79 485 Russes ont déménagé et se sont enregistrés en Espagne. Ils résident surtout dans 4 communautés autonomes en Catalogne (25 093), à Valence (22 264), en Andalousie (14 172) et à Madrid (4 715).
L’impact du gel des investissements russes
Avec la fermeture de l'espace aérien entre la Russie et l’Europe, il est clair que la mobilité est affectée tout comme les possibles transactions en cours ou à venir, mais l'impact est très modéré. Pour le moment, l’inquiétude de certains clients russes est de recourir à la location pour la famille ou les amis.
L'une des grandes inconnues est de savoir si le conflit va geler les investissements russes dans l'espace européen. Pour l'économiste Gonzalo Bernardos, "ce que visent les sanctions de l'Union européenne, c'est d'empêcher les riches milliardaires de sortir leur argent de Russie et de l'investir dans l'Union européenne, par conséquent, leur investissement immobilier va pratiquement disparaître". Pour Tomás Marc García Permanyer, PDG de 3 Capital Real Estate, les investissements venant directement de Russie « seront entravés par les sanctions occidentales, d’autant plus que le pays est expulsé du système de paiement interbancaire SWIFT. Même s'il recourait à des mécanismes alternatifs tels que le SPFS ou le CIPS, ceux-ci ne sont pas directement liés à l'espace européen, donc les coûts et les délais augmenteraient, outre le fait qu'ils seraient tout de même contrôlés comme des fonds venants de Russie.
Le conflit implique bien évidemment par les acheteurs russes dans l’immédiat. Les régions où la demande est importante par les acheteurs russes seront les plus touchées à court terme et surtout ceux qui ont leurs fonds en Russie. D'autre part, il y aura ceux qui chercheront à quitter la région et nous pourrions assister à une augmentation du nombre d'acheteurs à la recherche de résidences dans des endroits sûrs. En ce sens, il est évident que l'Espagne sera une option intéressante
Certains agents immobiliers assurent que l'effet d'appel va avoir une fonction importante et que les résidents russes en Espagne vont devenir agents intermédiaires pour faciliter les transactions monétaires.
Capital Real Estate
Les investisseurs européens
D’autres part, pour le moment il est peu probable qu’il y ait un déplacement des investissements de l’Europe de l’Est au profit de l’Espagne (sans aucun doute le meilleur rapport qualité, service et sécurité du marché immobilier en Europe). L’évolution du conflit n’étant pas connu à ce jour. Cependant, dans une enquête réalisée auprès d’agents immobiliers espagnol, 72% d’entre eux ont répondu qu’il était très probable que l’Espagne attire plus d’investisseurs étrangers dans les mois à venir en raison du conflit.
Il en ressort donc deux options possibles : d'un côté, les acheteurs qui restent inactifs et attendent de voir comment la situation va évoluer. D'autre part, les acheteurs qui se décident à investir leurs actifs dans des placements relativement peu risqués, tels que la propriété résidentielle, un investissement sûr à long terme.
Il est encore trop tôt pour dire quel sera l'impact total tant que l'on n'aura pas plus de clarté sur la durée probable du conflit, sur son éventuelle extension au-delà de l'Ukraine et sur l'impact des sanctions russes sur le coût de la vie en Europe et dans le monde.
L'Espagne est une destination avec des variables immobilières fondamentales saines (y compris la banque comme moteur de financement) et peu exposée à la demande russe. Sa présence dans le résidentiel espagnol n'est plus ce qu'elle était il y a quelques années, lorsque certaines régions de Catalogne, d'Andalousie et des îles Baléares ont connu un boom des investissements dans le segment du luxe, donc l'impact direct serait limité.
Source : Idealista
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Publié le 14/03/2022 par
